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Des comportements inappropriés dans un avion de ligne !

Alexande de Juniac, le PDG de l’IATA, commentait récemment un rapport de son association mettant en évidence la nette augmentation du mauvais comportement de certains passagers en cours de vol et des moyens de remédier à ce problème. Je vais donc tenter de préciser les causes de ces abus en vol à l’aide d’exemples concrets.

Les abus de langage vis-à- vis de l’équipage commercial, insultes et autres grossièretés. Mais également des comportements antisociaux en tous genres : agressions physiques vis-à- vis d’autres passagers, de l’équipage, dégradations matérielles des avions sont les principales causes des abus constatés. En partie sans doute d’un manque d’éducation et de civilité.

Prouvant que le « vivre ensemble » n’est parfois qu’une utopie.

Mais pas seulement, dans presque un quart des cas, l’alcool, les drogues et autres substances illicites expliquent de nombreuses dysfonctions.

Le personnel des boutiques hors taxes et des bars dans les aéroports, les équipages sont désormais formés à freiner ce phénomène et éviter les offres commerciales pouvant favoriser l’alcoolisation massive – le « binge drinking. »

En juin dernier, une anglaise a récemment plaidée coupable après avoir frappé à la face un pilote d’Easy Jet qui voulait la débarquer. Ce dernier pensait qu’elle était trop ivre pour prendre l’avion. Elle était sans doute à court d’arguments ?

Toujours au Royaume Uni, un passager fortement alcoolisé, sans doute pressé de sortir de l’avion a uriné sur son voisin lors des opérations de débarquement d’un vol Easy Jet qui venait d’atterrir à Edinburgh.

Notre Gérard Depardieu national s’était montré beaucoup plus urbain et astucieux dans des conditions similaires.

Toujours pour les mêmes raisons, une rixe a apposée six hommes tous plus ivres les uns que les autres sur un vol Jetstar qui reliait Sydney à Bangkok. Le vol a été détourné en Indonésie où ils ont été remis à la police.

Un pilote d’American Airlines a plaqué au sol un passager qui tentait de forcer la sortie de l’avion à l’arrivée de l’aéroport de Charlotte en Caroline du Nord.

Une vidéo prise par un voyageur montre le pilote criant : « ne mettez plus les mains sur l’hôtesse ! » .

Le contrevenant a été arrêté et condamné à se faire désintoxiquer.

Plus spectaculaire encore un incident récent à vu le déroutement d’un vol de Delta Airlines vers Tucson escortés par deux chasseurs de l’USAF. La raison ? Un passager âgé de 35 ans refusait de regagner son siège. Là, dans ce cas, c’est peut-être un abus du principe de précaution de la part de l’équipage.

Le Président de Travelers United, un cabinet d’avocat de Washington spécialisé dans la défense des passagers aériens fait remarquer : « Je ne vois aucune amélioration notable dans la manière ou l’alcool est vendu dans les aéroports ou dans les avions. »

Plus intéressant encore, il note une corrélation directe entre l’augmentation des incidents en vol et la réduction de la largeur des sièges de leur espacement par les compagnies pour améliorer la rentabilité de leur exploitation.

Il y a toujours eu de l’alcool à bord, désormais, les passagers sont de plus en plus serrés, donc, ils ont moins d’espace à bord. Cqfd.

Selon la définition de l’américain Edward T. Hall ils entrent dans la sphère de la « distance intime » avec leurs voisins pendant la durée du vol. Une zone « affective » où les sentiments le « l’émetteur » sont perçus par le récepteur. C’est le principe de la proxémique. L’alcool devient alors un facteur aggravant qui peut s’ajouter pour certains à l’anxiété liée au transport aérien.

Un enchaînement implacable, mais qui n’excuse rien ni personne.

François Teyssier