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Ces compagnies aériennes qui voudraient bien se passer des GDS

Le géant allemand Lufthansa a été la première compagnie aérienne à imposer des frais de réservation à ceux qui réservaient via un GDS (Global Distribution System). Et on ne peut pas dire que la résistance des organisations qui défendent les agences de voyages en Europe, aura été très intense et très courageuse. Bref, Lufthansa continue de proposer son propre système de réservation et d’imposer la fameuse taxe DCC. Il semblerait même que d’autres compagnies aériennes aillent prochainement dans le même sens.


Lufthansa avance tout de même péniblement

Le groupe allemand qui a initié la DCC est pour le moment la seule compagnie aérienne à imposer cette taxe de distribution lorsqu’une réservation est effectuée via un GDS. Selon les commentaires de la compagnie, certains marchés ont chuté et d’autres sont en croissance.

lufthansa 2 [1]Il n’y aura pas eu un vrai changement économique, cependant c’est une stratégie de long-terme qui va sûrement finir par s’imposer …malheureusement pour les agences de voyages.

Les GDS ne vont pas disparaître rapidement

Les GDS se vont pas devenir obsolètes du jour au lendemain. Les distributeurs bénéficient aujourd’hui d’un outil formidable qui permet de réserver un vol, un hôtel, une location de voiture.

D’autres utilisent un OBT (online booking tool). Un outil informatique largement utilisé dans le voyage d’affaires. Il est relié à un ou plusieurs GDS mais également offrent différents modules.

Ils servent par exemple à suivre les recommandations de l’entreprise cliente, à envoyer la facture, à assurer la comptabilité…et bien d’autres fonctions encore !

Les GDS vont perdre progressivement la réservation mais …

Les compagnies aériennes avaient besoin du GDS avant la révolution numérique.

Aujourd’hui, elles offrent désormais des sites web très évolués pour capter la clientèle en direct. Il s’agit surtout de fidéliser le passager. Ce que ne propose pas vraiment le GDS qui aligne sur l’écran toutes les compagnies aériennes disponibles sur un axe et une heure particulière. Mais le GDS propose bien d’autres services aux compagnies aériennes.

Si le GDS perdra progressivement les réservations des distributeurs dans les années à venir, il continuera à proposer bien d’autres services aux compagnies aériennes. Lufthansa par exemple, utilise un outil d’Amadeus, qui permet d’optimiser le volume de kérosène en fonction du chargement de l’appareil et de sa destination et du type d’avion.

Que veulent les compagnies aériennes ?

En fait, celles-ci ne veulent plus payer un intermédiaire qui propose les réservations à sa place. Elles veulent mettre à disposition leurs propres systèmes de réservation. Les GDS qui aujourd’hui font payer les compagnies aériennes pour chaque segment de vol pourraient voir cette manne financière se tarir et pourrait même payer un jour pour accéder aux informations de la compagnie aérienne.

Les GDS répercuteraient cette charge aux distributeurs sans aucun doute. Les compagnies aériennes adoreraient ne plus voir de méta-moteurs. Mais ce n’est sûrement pas gagné de ce coté. Finalement, il faut se faire une raison, si le GDS était indispensable avant, tant pour les compagnies aériennes que pour les distributeurs, aujourd’hui la désintermédiation est largement entamée.

Emirates ne veut plus de « parasites »

Le président d’Emirates, Tim Clark, a indiqué récemment lors d’un colloque à Londres qu’il n’était pas heureux du statu quo dans le monde de la distribution aérienne. Il estime qu’il y a «trop de parasites» dans la commercialisation des compagnies.
emirates [2]Il aurait ajouté «Je ne suis pas convaincu que les systèmes GDS seront adaptés dans les cinq ou dix prochaines années, en particulier à la lumière de ce qui se passe dans le monde numérique».

Emirates aura sûrement sa propre plate-forme de réservation

La compagnie de Dubaï est en train de développer sa propre «plate-forme de distribution».

Les commentaires de patron d’Emirates continuent d’illustrer le fait que le modèle de distribution actuel va évoluer.

Seules les grandes compagnies auront les moyens de modifier leur modèle sauf si un géant du web intervenait…

Google ne veut pas être une agence en ligne mais peut agir en B to B

Google a racheté ITA en 2010. Le monstre californien possède toutes les informations des compagnies aériennes.
mountain [3]

La société a très vite indiqué ne pas souhaiter devenir une agence online.

Cependant, Google n’a pas dit son dernier mot dans la future révolution et dans une offre en B to B.

Si les agences de voyages ont un métier qui évolue, les GDS ont bien compris de leur coté qu’ils devaient innover pour résister.

Serge Fabre