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Comment un bon texte peut changer l’avis !

julie [1]Pas évident d’écrire un bon texte. Surtout s’il a pour but de déclencher un acte d’achat.
Je ne suis pas rédactrice professionnelle mais j’ai quand même remarqué deux ou trois trucs.

Lorsqu’un texte est bien léché, qu’il présente les mérites d’un produit de façon idyllique, lorsque tout est bien qui finit bien, dans le meilleur des mondes, le lecteur s’ennuie à mourir.

Vous êtes pas d’accord ? C’est ce qui se passe lorsqu’on lit 99 % des brochures commerciales et des documentations détaillées. Le produit est magnifique, il est parfait, et il vous rend heureux. Point final.
Ici à la rédaction de LaQuotidienne, on en reçoit un paquet des communiqués de presse !
Tout est beau, génial, magnifique. Jamais un poil qui dépasse, que des trains qui arrivent à l’heure…

Je me suis toujours demandé pourquoi les attachés de presse (ou leurs clients directement) n’essayaient pas de pondre des textes d’un nouveau genre.
Avec de la réalité, de l’honnêteté et du recul sur soi-même ! Tout un programme ça, non ?

Je vais quand même (modestement) me permettre de leur donner quelque conseils (ils en feront ce qu’ils veulent après tout je ne leur fais rien payer).

Pour faire vivre une émotion au lecteur, et pour le convaincre, il est indispensable de créer un drame.
De la même façon que dans les histoires d’amour légendaires (Romeo et Juliette, Bonnie et Clyde, Antoine et Cléopâtre, Piaf et Cerdan, la liste est longue…).

99 % des bonnes histoires suivent le même schéma : un drame intervient dans une situation banale, les héros viennent à bout du problème, et s’en trouvent grandis.

On peut faire la même chose en marketing.
C’est relativement simple : il suffit de s’intéresser au problème du client. Et de lui faire revivre les sentiments qu’il éprouve lorsqu’il souffre de ce problème.
Sans hésiter à exacerber les émotions, et à faire pleurer dans les chaumières. C’est ce que fait n’importe quel écrivain avec ses héros.

Vous vendez une méthode pour apprendre l’anglais ? Faites vivre à votre lecteur le sentiment de frustration qu’il a ressenti la dernière fois qu’il a fait du business avec des Américains. Faites lui ressentir les regrets qui le rongeront dans 20 ans, quand il fera le bilan de sa carrière, et qu’il réalisera toutes les opportunités manquées parce qu’il ne parlait pas anglais.

Créez un drame dans lequel votre lecteur est le héros. Et pas votre produit.

Pourquoi ? Parce que votre lecteur se contre-fout de votre produit. Ce qu’il l’intéresse, c’est son problème, et les solutions qu’il peut y trouver.

Créez, si vous pouvez, un dénouement digne des plus grands films (je prend ce sujet rapport au festival de Cannes qui commence !).

Plus les héros d’un film endurent d’épreuves, plus le dénouement est mémorable. Plus vous avez plongé votre lecteur au fond du drame associé à son problème, plus la solution que vous y apportez sera puissante à ses yeux.

Votre produit, c’est le prince qui arrive sur son cheval blanc pour annoncer la victoire. C’est la clé qui ouvre le coffre où se trouve la solution au problème qui a hanté le lecteur tout au long de l’histoire. C’est le Graal, le Précieux, bref, ce que vous voudrez… En tous cas, c’est comme ça que votre lecteur devrait le percevoir si vous avez bien construit votre histoire.

Comparez ça aux textes promotionnels qui ne parlent que de l’entreprise et de son produit, sans se soucier du client. Comparez ça au marketing agressif qui vous force la main sans essayer de comprendre vos motivations, vos angoisses, et vos peurs. Bref, vous avez compris. C’est le jour et la nuit. Le journal de Claire Chazal comparé à l’Odyssée d’Homère, Rambo comparé aux Mille et Une Nuits.

Essayez d’y penser la prochaine fois que vous écrivez un argumentaire…

Allez, j’embrasse fort tous mes rédacteurs chéris, journalistes, attachés de presse et même rédacteurs publicitaires, soyons fous !

Julie Labrune. 28 ans
Conseiller en Voyages