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Comment ça coûte bien trop cher !

julie [1]Alors là, je vous demande un peu d’attention.

La petite Julie agent de Voyages que vous connaissez va laisser la place à Madame Julie, qui va essayer de vous expliquer l’origine de tous nos problemes économiques actuels.

Evidement, vu les sourires alentour, le sceptisisme doit vous gagner en lisant ses lignes… et bien, détrompez-vous !
Le Nobel prix d’économie vient d’être décerné à Eugène Fama. Qui est-il ce monsieur ? C’est l’un des pères du monétarisme et de l’idéologie néo-libérale.

Rappelons que dans les années 1980, les marchés financiers furent radicalement changés, avec l’abandon du contrôle de l’Etat au profit d’une totale liberté d’action de ces marchés censés assurer un équilibre rationnel, (Prix-Emploi-Economie), et devenir ainsi « efficient ».

Eugene Fama lui-même disait alors que  » Plus besoin de réglementation ni de garde-fous si le marché est efficient, donc optimal. Inutile de brider une bête qui se régule elle-même par le prix, qui élimine les plus faibles – c’est-à-dire ceux qui ont pris les mauvaises décisions – et qui fait gagner les plus forts. C’est donc une authentique « sélection naturelle » qui s’opère par des marchés financiers omniscients et infaillibles « .

Mais aujourd’hui messieurs Dames la donne a changé.

L’absence d’un arbitre impartial, (l’Etat ?), accouche depuis trente ans de crises bancaires et boursières à répétition.

Ca a commencé en Grande Bretagne, puis s’est propagé en Europe continentale pour s’exporter en Amérique et maintenant en Asie. Avec pour conséquences l’arrivée de bulles spéculatives dont l’implosion fait encore d’immenses ravages financiers, économiques et bien-sûr humains.

Car toutes les facettes de l’activité économique se retrouvent ainsi enchevêtrées dans une toile complexe tissée par la financiarisation.

Et pire encore, les questions sociales (Santé, sécurité, éducation,etc…) c’est à dire l’obligation morale de la collectivité a cèdé désormais la place aux institutions financières qui lèvent des fonds pour générer des profits, tout en se substituant à l’État.

Et les abus de la finance sont passés dans nos mœurs. Une banque qui ne chercherait pas à masquer des pertes, ou à vendre des actifs pourris, ou à blanchir de l’argent, ou à influencer le cours d’un produit dérivé… ne serait plus compétitive et serait vouée à terme à faire faillite, ou à sévèrement décrocher en bourse.

Dans l’univers de la finance, ce sont les malhonnêtes qui restent, voire qui prospèrent, tandis que sont damnés ceux qui se conforment aux règles du jeu.

Je n’invente rien. Ce phénomène  » la dynamique de Gresham « , qui fut décrit par George Akerlof, Nobel d’économie 2001, explique que finalement aujourd’hui cela coûte « bien trop cher » d’être honnête !

Alors, si on ne veut pas aller droit dans le mur, moi Julie, je préconise deux choses : l’éthique doit faire son retour au sein de la banque et de la finance, car cette crise est d’abord une crise morale ! et deuxième chose, que les marchés, qui ne créent nulle valeur, soient subordonnés et placés fermement sous la tutelle de l’économie productive, la seule « vraie » économie qui reflète bien, elle, la « vraie » réalité !

Ok ?

Alors gros bisous à tous et retournez au boulot !

Julie Labrune. 28 ans
Conseiller en Voyages