Citizen Kane, réalisé par Orson Welles en 1941, demeure un film culte car il est le manifeste fondateur du cinéma moderne.
Le génie de l’auteur, qui n’avait que 25 ans à la sortie du film, réside dans l’audace formelle révolutionnaire : l’utilisation du « deep focus » (profondeur de champ extrême) redéfinit la narration visuelle, permettant au spectateur de choisir son point focal dans le cadre.
La structure narrative est une déconstruction temporelle ingénieuse, refusant la linéarité pour raconter la vie de Charles Foster Kane à travers des points de vue subjectifs et non fiables (l’effet Rashomon).
La performance juvénile d’Orson Welles, alors seulement âgé de 25 ans, incarne l’archétype du génie maudit et du pouvoir corrupteur, ajoutant au mythe.
Les effets sonores novateurs et les angles de caméra plongeants/contre-plongeants dramatiques (Welles et son chef opérateur Gregg Toland) sont des techniques encore étudiées dans toutes les écoles de cinéma.
Le film est une critique acerbe du rêve américain et du pouvoir médiatique, dont le sujet — la quête du mot mystérieux « Rosebud » — est devenu une référence culturelle universelle.
Il n’a pas seulement été un succès, il a inventé le langage que le cinéma allait utiliser pendant des décennies, assurant son statut de film le plus influent de l’histoire du cinéma.