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Bar France : Une approche grandeur nature

Comme chaque année en janvier, BAR France (Board of Airlines Representative), qui rassemble actuellement 70 compagnies aériennes françaises, européennes et internationales, réunissait à déjeuner, les dirigeants nationaux des professions du transport aérien et du tourisme ainsi que les responsables des institutions publiques chargées du transport aérien, de la sécurité et de la sûreté aériennes. L’occasion pour son président, Jean-Pierre Sauvage (photo), de rappeler hier à l’Intercontinental de Paris, aux 45 invités, les préoccupations majeures de ses membres dans l’exercice de leur métier en France.

Une menace sécuritaire omniprésente

Après la mise en œuvre des dispositions ministérielles prises pour faire face à la situation catastrophique, voire tragique comme l’a déclaré récemment le président d’ADP, subie l’été dernier par les passagers utilisateurs des plateformes aéroportuaires parisiennes et régionales, des améliorations notables ont permis une meilleure fluidité dans les passages aux frontières grâce à la coopération des services de l’Etat.

[1]Cependant, pour faire face toutefois à des situations de pointe encore problématiques, BAR France reste demandeur d’un renforcement des moyens, notamment par l’installation de postes PARAFE supplémentaires et l’utilisation systématisée
des contrôle des personnes par un mode de reconnaissance faciale.

Une situation préoccupante du contrôle aérien

Les compagnies demandent une réalisation rapide du Ciel unique européen (SESAR) permettant non seulement une meilleure fluidité du trafic aérien avec les économies d’exploitation correspondantes mais aussi une réduction significative de la consommation de carburant et d’émission de CO2.

[2]Sur ce dernier point Jean-Pierre Sauvage rappelle la mise œuvre à l’initiative de l’OACI de l’accord CORSIA et visant à la neutralité des émissions CO2.

« La réussite du Ciel Unique n’est pas uniquement du ressort de l’UE. Elle dépend avant tout de la volonté forte des Etats membres de développer les nouvelles technologies et les procédures de vol adéquates« , mais précise t-il, « cela ne peut aller sans l’adoption de bonnes pratiques et notamment une meilleure gestion des mouvements sociaux des contrôleurs aériens sur notre territoire« .

Des relations pacifiées avec les aéroports

Correctement établies pour la plupart des aéroports régionaux, les relations économiques avec les plus grands aéroports souffrent en revanche d’un déséquilibre systémique en opposition avec les recommandations formulées par la Cour des comptes dans son rapport publié en septembre 2016.

« Que ce soit dans l’élaboration des contrats de régulation économique (CRE), dans le non partage des recettes commerciales en raison des « doubles caisses », ou dans les procédures de privatisation, il apparaît que les objectifs des aéroports ne sont plus la facilitation du transport aérien mais des objectifs financiers » constate Jean-Pierre Sauvage.

[3]BAR France demande une meilleure concertation sur le long terme ainsi qu’un système de redevances modérées en adéquation avec les justes coûts dans un cadre de caisse unique afin d’éviter la dérive actuelle. La création récente de l’ASI (Autorité de Supervision Indépendante) devrait répondre à cette préoccupation prioritaire.

Des contraintes environnementales multiples

Malgré les investissements lourds que représentent l’achat d’avions plus performants, moins bruyants et moins émetteurs de polluants, la pression des riverains ne faiblit pas et menace de réduire les heures d’exploitation des aéroports, en particulier le matin et le soir.

Jean-Pierre Sauvage rappelle une nouvelle fois qu’il serait possible de mettre fin à une situation conflictuelle en procédant à un programme massif d’insonorisation de toutes les habitations riveraines éligibles en faisant appel à l’emprunt.

En 2017, les résultats du transport aérien mondial ont été brillants avec 4,1 milliards de passagers transportés soit +7 % par rapport à 2016. Mais avec un bénéfice net par passager de 9 $, et un résultat net moyen de 4.2 % pour l’ensemble des compagnies.

« Il est nécessaire d’œuvrer activement pour une meilleure répartition de la valeur créée par l’ensemble des partenaires du transport aérien » conclut Jean-Pierre Sauvage qui souhaite « un mélange subtil de rigueur et d’acharnement« .