Assistance Voyage, des frais médicaux qui crèvent les plafonds !


Le malheur des uns fera toujours le bonheur des autres ! C’est ainsi, et tout particulièrement dans l’ assistance voyage. En 2014, la météo avait fait le bonheur des gens ; en contrepartie, elle avait plombé l’activité des assisteurs qui affrontaient en plus la baisse des ventes de voitures…

Pour 2015, c’est l’inverse, les intempéries du mois d’octobre dernier, dans le sud ouest, ou la canicule du mois de juillet, ont lourdement pesé sur les gens mais elles ont aussi redonné du souffle à l’activité du secteur.

Globalement, les assisteurs ont affiché un chiffre d’affaires mondial de 7,56 Mds €, soit une hausse de 13, 5 %. Celui de la France pointe à 2,63 Mds €, soit une progression de 2,3 %, avec 8,52 M de dossiers, soit 5,4 % de plus qu’en 2014.

Résultats des courses, voilà un secteur qui a embauché en 2015, avec un effectif en hausse de 7,8 % du personnel…

Ça doit faire plaisir au gouvernement.

Cela étant les résultats annuels du secteur présentés chaque année depuis 10 ans par le Syndicat national des sociétés d’assistance (SNSA) ne sont pas qu’un marqueur dans le jeu de balance qui sépare les gagnants et les perdants.

Ils sont aussi très révélateurs de la consommation et des comportements des Français.

Ceux-ci, par exemple, utilisent de plus en plus les services dits « de confort » et « hors urgence » ; ils font appel à leur assisteur presque pour un oui ou pour un non : véhicule de remplacement, comparaison des devis, clés perdues, panne de machine à laver, frigo défaillant, carreau cassé ou plomberie…

Car cela vaut pour l’automobile, mais aussi pour l’habitation, un segment de l’assistance qui a progressé de 7,6 % en 2015.

En cause, les intempéries bien sûr, comme en septembre et octobre derniers, mais surtout les Multirisques habitation qui donnent aux clients de plus en plus avertis de leurs garanties le réflexe de se tourner vers leur assisteur.

Du coup, ceux-ci développent des garanties « blanc », « brun » ou « gris » pour les produits électro-ménagers et servent de SAV extérieurs pour le compte des fabricants et des distributeurs.

Avec la connectivité des domiciles, ce mouvement ne peut que s’amplifier.

On apprend également que les Français sont de plus en plus impatients, comme devant leur ordinateur, et que les assisteurs cherchent à la fois les moyens de réagir plus vite et de prévenir, grâce au digital, l’agacement du client en lui permettant de suivre en temps réel l’arrivée de son dépanneur…

Cette exigence d’immédiateté aussi est appelée à s’amplifier… surtout avec le digital à tous les étages et à chaque instant.

Enfin, les chiffres du SNSA confirment très clairement les choix de voyage des Français.

Plus de France et plus d’Espagne, de Portugal ou d’Italie, d’où plus de voiture et une activité des assisteurs en hausse de 3,8 % pour un chiffre d’affaires de 1,65 Mds €.

En cause cette fois, la baisse du prix des carburants et la situation économico-politique des pays du Maghreb, de l’Égypte ou de la Turquie.

Ces pays poursuivent leur chute. À titre d’exemple, le SNSA estiment à 50 % le repli de la Tunisie et autour de 22 % celui du Maroc…

Le syndicat voit les baisses, comme le léger recul des USA qui séduit encore malgré tout, mais il voit aussi les hausses, celles de la Thaïlande, de l’Australie ou de la Martinique, et même, plus curieusement, celle de l’Indonésie qu’on dit pourtant à la peine ces temps-ci…

Nombre de contrats, nombre d’interventions ; le SNSA a décidément des éléments très concrets pour quantifier plus finement encore les tendances du marché touristique…

Il peut d’ailleurs lui arriver de soulever aussi des lièvres, notamment avec la hausse des frais médicaux, dont parlait son Président Nicolas Gusdorf, en particulier en Amérique Latine, dans les Caraïbes ou en Chine, dont le tourisme et le niveau de vie locale se développent à grande vitesse.

Ceux-ci, semble-t-il, dépassent « régulièrement » les plafonds proposés par les différentes compagnies d’assistance qui travaillent donc sur les possibilités de cumuler les contrats lorsque les clients disposent de plusieurs garanties, à travers leur carte bancaire, leur contrat de voyage, etc…

Quand on sait qu’une simple journée de réanimation peut coûter jusqu’à 10 000 $ aux USA, il ne faudrait pas qu’en plus des risques géopolitiques, les candidats aux voyages aient également peur de se ruiner définitivement au moindre accident.

Voilà un sujet à surveiller de très près ; surtout quand le pouvoir d’achat des clients potentiels n’augmente pas vraiment…

À moins qu’on veuille se contenter d’une tourisme exclusivement domestique…

Bertrand Figuier





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