Air Europa a conclu un accord majeur permettant à Turkish Airlines d’acquérir une participation minoritaire via un investissement de 300 millions d’euros. La transaction est structurée comme un prêt convertible qui sera échangé contre une participation d’environ 26 % du capital, après validation réglementaire.
Le coup de génie de Pépé Hidalgo
Grâce à cet apport de fonds, Air Europa va pouvoir annuler l’intégralité du prêt de sauvetage public contracté auprès de la SEPI (State Industrial Holdings Company), soit un montant total d’environ 500 millions d’euros, incluant les intérêts courus.
Ce remboursement suit celui de 141 millions d’euros (intérêts compris) de l’emprunt bancaire garanti par l’ICO réglé en mai dernier.
L’opération boucle une étape cruciale de désendettement, validant la stratégie de gestion de l’entreprise.
La compagnie aérienne est désormais valorisée à environ 1,175 milliard d’euros.
La famille Hidalgo (via Globalia leur société ) reste l’actionnaire majoritaire, tandis qu’IAG maintient sa participation actuelle par achats d’actions.
L’opération est perçue comme un coup de maître de la part de Pépé Hidalgo.
En effet, depuis l’aide d’État, Air Europa a remboursé environ 97,2 millions d’euros d’intérêts (soit environ 70 000 euros par jour).
La valorisation actuelle de 1,175 milliard d’euros signifie que les 54 % du capital de Globalia valent théoriquement 634,5 millions d’euros.
En combinant l’investissement d’IAG (225 millions d’euros) et le prêt convertible de Turkish Airlines (300 millions d’euros), l’entreprise a ainsi mobilisé 525 millions d’euros, utilisés pour purger les dettes.
La manœuvre s’inscrit dans une vision plus large ; l’hypothèse stratégique forte est qu’après l’acquisition potentielle de TAP Air par IAG, la famille Hidalgo et Iberia revendront leurs parts à un grand groupe européen pour une somme bien supérieure, même si les 525 millions récoltés ont d’abord servi à l’assainissement financier.