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Actifs Seafrance à Eurotunnel, des questions subsistent…

Le tribunal de commerce de Paris a attribué lundi dernier à Eurotunnel la reprise des navires de la compagnie de ferries SeaFrance, liquidée en janvier, qui relouera les ferries à une coopérative ouvrière (Scop) majoritairement composée d’anciens salariés.

Mais de nombreuses questions subsistent concernant le montage juridique, la viabilité et la mise en service du projet de coopérative ouvrière (Scop) des anciens marins de SeaFrance, après l’attribution, pour 65 millions d’euros, des actifs à Eurotunnel.

Le Berlioz et le Rodin, deux des trois navires acquis par Eurotunnel et qui seront loués à la Scop, nécessitent une révision complète qui peut prendre de « un mois à un mois et demi« , selon le PDG d’Eurotunnel, Jacques Gounon.
Les porteurs de la Scop avaient évoqué une remise en service « en juillet« , mais compte tenu des différents reports de la décision concernant l’attribution des actifs, Eurotunnel table désormais sur un retour sur le détroit du Pas-de-Calais « début août, nous allons tout faire pour les mettre en service dès la fin juillet« .
Le mandataire judiciaire Stéphane Gorrias s’est inquiété également de la structure « incertaine » de la Scop, « compte tenu des actions pénales en cours contre plusieurs anciens salariés de SeaFrance ».

Dernier sujet, la concurrence.
P&O avait évoqué vouloir porter plainte auprès de la Commission européenne pour abus de position dominante en cas d’acquisition des navires par Eurotunnel.
« Nous devons attendre et voir comment la nouvelle compagnie est mise en place et financée, et savoir si ce qui est proposé représente une concurrence loyale (…).
Si nous pensons que c’est déloyal, nous ferons part de nos inquiétudes
« , a indiqué Brian Rees, directeur de la communication de la compagnie P&O.

« Il y a une vive concurrence sur le détroit, ce qui est stimulant« , a déclaré à l’AFP Jacques Gounon PDG d’Eurotunnel, estimant « qu’il y a de la place pour trois opérateurs« .
Eurotunnel vise 9 % de parts de marché pour être viable  (alors que SeaFrance réalisait 18 % avec le double de navires)  et se donne de « 18 à 24 mois pour y arriver » .